
Shinsei no Basho – 神聖の場所 « Les domaines divins » – Article 7
Bienvenue amis lecteurs, dans un voyage fascinant au cœur de la mythologie et des légendes japonaises.
Plongeons ensemble dans ce Septième article, où nous allons parler des Shinsei no Basho – 神聖の場所, « Les domaines divins », résidence ou domaine des Kami vus jusqu’à présent, permettant de rafraîchir nos connaissances sur ce sujet, mais également d’aller plus en avant.
Aujourd’hui, nous allons voir ensemble plus en détail ces lieux remplis de mystère qui recèlent de nombreux secrets que nous allons tenter de percer.

Nous avons pu prendre connaissance de la naissance du monde divin ainsi que du monde terrestre symbolisé par la création du Japon. Il s’agit dès lors de suivre la chronologie Shintō tout en essayant de comprendre cette origine et ainsi de séparer les faits légendaire ou mythologique des événements de la réalité historique.
À l’origine des temps il n’y avait rien, le chaos régné, vint alors les Kotoamatsukami – 別天神 « Les divinités primordiales », cinq Kami qui permirent la création du premier domaine divin, le Takamagahara – 高天原, « Plaine du haut ciel ».
Ce monde divin trouve également une similarité avec la montagne Takamagahara – 高天原山, dans la région d’Ueno – 上野村 de la préfecture de Gunma – 群馬県.
Ce lieu devenu la résidence des Kami – 神 primordiaux, symboliserait alors l’une des premières vagues de migration venant dans la région et probablement sur l’archipel, passant alors par le mont éponyme, et sanctifiant dès lors se lieu.
La montagne sanctifiée devint ainsi le lieu originel des Kami, des Kotoamatsukami puis les autres générations de Kami qui suivirent. Le Takamagahara pouvant dès lors symboliser l’esprit des pionniers puis de leurs descendants ayant élu domicile sur cette nouvelle terre. Ces derniers étant sanctifié par la suite, devenant à leur tour des Kami et permettant d’expliquer la naissance du monde ou du moins de l’arrivée sur l’archipel des nouveaux colons par le biais de mythes et légendes relatés dans le Shintō.
Les premiers Kami qui naquirent dans le Takamagahara se nommèrent alors Amatsukami – 天津神, « Les Kami célestes », se composant des sept Kamiyo Nanayo – 神世七代, « Les sept générations divines », puis donnant par la suite, une vague de Kami, voyant alors apparaître le Kamiumi – 神産み, « Naissance des dieux».

Du Kamiyo Nanayo vinrent le Kami du ciel, Izanagi – 伊弉諾尊, ainsi que le Kami de la terre Izanami – 伊弉冉尊, ces derniers reçurent pour mission d’initié le Kamiumi. Cet événement permit alors d’initier une nouvelle vague de divinité.
Et donc en suivant la même logique que précédemment, cela montra qu’une fois arrivées sur cette nouvelle terre, les conditions furent propices pour que de nouvelles générations puissent voir le jour.
Le couple divin utilisa alors la lance Ame no Nuhoko – 天沼矛, « La lance céleste », la pointant dans l’océan sous le Takamagahara, abaissant de ce fait les eaux du monde et permis la création d’une nouvelle terre, l’Onogoro – 能碁呂島, « l’île des possibles ».
Afin de lier le monde divin Takamagahara et le monde terrestre Onogoro, le couple divin créa alors un pilier l’Ame no Ukihashi – 天の浮橋, « Le pont flottant du ciel », reliant les deux mondes et permettant aux Kami d’aller et venir par le biais de ce pont divin, permettant de laisser un lien éternel entre le monde des mortels et celui des Kami.
Tout comme le mont Takamagahara, l’Onogoro trouve une similarité avec le Honshū – 本州, « Province d’origine », la plus grande île du Japon. L’Ame no Ukihashi se situerait alors à Nushima – 沼島, « Île de l’étang », situé dans la préfecture de Hyōgo – 兵庫県 et serait le Kami Tategami Iwa – 上立神岩, un rocher géant de trente mètres. Ce dernier devenant le symbole de la création de la nation japonaise et du Kamiumi, permettant aux nouvelles générations d’y trouver un symbole ou figure permettant de décréter cette nouvelle terre comme la leur.
Le Kamiumi permis à de nombreux Kami de voir le jour des suites de l’union d’Izanami et d’Izanagi, comme Hiruko – 蛭子, « Enfant sangsue », Awashima – 淤斯島, « Île de la boue » ou encore Oyashima – 大八洲神, « Les huit grandes îles », permettant l’élargissement de l’archipel Nipponne, comprenant ainsi le Honshū – 本州, Hokkaidō – 北海道, Shikoku – 四国 et Kyūshū – 九州.
Cette période symbolisant certainement le fait d’une migration progressive de la population tout autour de l’archipel permettant ainsi d’étendre la présence des nouveaux maîtres des lieux.
La naissance de Kagutsuchi – 軻遇突智, « Le combattant aux mille lames », entraîna la mort d’Izanami amenant la création du Yomi – 黄泉, « Le monde souterrain », et amena également la création du royaume des morts et le concept de la mort au sens large.
Le Yomi se situerait en réalité à Matsue – 松江市, chef-lieu de la préfecture de Shimane – 島根県. Son emplacement est connu sous le nom de Yomotsu Hirasaka – 黄泉比良坂, « Pente du monde des morts » sentier menant vers l’Ame no Iwato – 天の岩戸, « Grotte divine », mais dont l’entrée serait bloquée par un énorme rocher, le Chigaeshi no Ōkami – 道返之大神, « Chemin vers les dieux », mais étant néanmoins bien visible à la fin du chemin pédestre par les plus courageux osant s’aventurer dans ce lieu flirtant avec la mythologie Shintō.

Après son séjour au Yomi, Izanagi alla se purifier dans le Nenokawa – 子の川, « Rivière des enfants ». Ce lieu se trouvant en réalité dans l’ancienne province d’Himuka – 日向国, également appelé Hyūga. Cette province correspondant à l’actuelle préfecture de Miyazaki – 宮崎県 sur l’île de Kyūshū, à l’embouchure du fleuve Tachibana – 橘原. Malheureusement aucun lieu précis ne permet de trouver la rivière mythique.
Il n’y a bien sûr que peu de preuve concrète concernant ces lieux mythologiques, mais qui sont associés à une approche historique et par extrapolation des faits mythologique permettent de mieux comprendre le cheminement des Kami dans le Shintō. Cette approche permettant alors de réussir à faire le lien entre la mythologie et de la réalité ou du moins d’une approche logique des événements ou des lieux relatés.

Ainsi se termine le septième article qui apporte une vision moins mystique sur l’approche du Shintō et permet de mieux comprendre les liens entre mythologie et réalité.
Bien entendu ces extrapolations restent purement personnelles et peuvent certainement avoir une autre interprétation ou explication en fonction des auteurs. Pour ma part, il s’agit de suivre les faits historiques que nous pourrons voir ensemble lors de l’étude du Kyūsekki Jidai – 旧石器時代, « L’ère du Paléolithique », ainsi que des premières ères du Nengō – 年号, « Ères traditionnelles ».
Dans les prochains articles nous verrons plus en détails le Kamiumi duquel naîtra de nombreux Kami dont trois majeurs qui changeront drastiquement l’histoire du Shintō, mais également de celle du Japon, permettant d’étudier toujours plus en profondeur la mythologie Shintō et l’histoire du pays du soleil levant.
Merci pour votre attention et prenez soin de vous, Mata Ne – またね.
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